Par : Erica Phillips
Directrice adjointe et enseignante de 1re année à l'école Sir Charles Tupper à Halifax (Nouvelle-Écosse). Suivez-la sur Twitter : @MsPhillipsHRCE

Sont-ils trop jeunes pour commencer à programmer ? Absolument pas. C’est même l’âge idéal. Ils sont spontanés, sans hésitation, et toujours prêts à essayer, encore et encore. Les plus jeunes de nos établissements ont un instinct naturel pour explorer, jouer et comprendre le fonctionnement des choses. Ils adorent démonter les objets, examiner les pièces et refusent même parfois de les remonter ! C’est donc le moment idéal pour leur faire découvrir tous les formidables outils de programmation à notre disposition. Matatalab, Dash et Codey Rocky, pour n’en citer que quelques-uns. Laissez-les les manipuler et jouer. Croyez-moi, ils savent déjà glisser leur doigt sur l’écran, naviguer sur une tablette et appuyer sur des boutons. Téléchargez les applications si nécessaire et laissez-les faire. Bien sûr, vous pouvez leur faire un tutoriel, mais j’ai appris que cela peut venir plus tard. Laissez-les simplement découvrir par eux-mêmes comment les outils fonctionnent, se déplacent, communiquent…

Cette année, je suis passée en CP et j'étais un peu perdue quant à l'intégration des technologies dans ma classe. Ayant enseigné aux élèves plus âgés, cette intégration m'était naturelle et facile, mais cette année, j'ai hésité. Je me suis alors demandé pourquoi. C'était mes propres craintes, et rien à voir avec mes élèves. Après avoir vu ce que faisaient d'autres enseignants en classe sur Twitter, j'ai décidé de me lancer. Quel est le pire qui puisse arriver ? Rien, en réalité. Les échecs, même les plus cuisants, peuvent être de véritables occasions d'apprendre (ÉCHEC : Première Tentative d'Apprentissage), souvent plus précieuses que nos réussites. Mon approche ? Tout recharger ! J'avais cinq robots Dash branchés sur mon bureau, trois Codey Rocky sur mon classeur et un Matatalab apporté par mon ami Nick Baskwill, qui travaille au ministère de l'Éducation. Nous avons commencé par une discussion en classe entière sur la programmation et sur le fait que nous sommes tous des programmeurs au quotidien.

Pour expliquer, coder, c'est suivre une suite d'étapes appelée algorithme (ils adorent savoir prononcer ce mot et ce qu'il signifie). Nous avons fait un exercice sans ordinateur : les élèves donnaient des instructions à un robot (un autre élève) pour qu'il se déplace d'un point à un autre de la pièce, en utilisant les dalles au sol. On s'est vite rendu compte que certains ne distinguaient pas leur gauche de leur droite, mais on a vite corrigé le tir (« non, ton autre gauche »). Les enfants ont adoré jouer les programmeurs et indiquer aux autres comment se déplacer, notamment avec des commandes amusantes comme « tourner » et « aboyer ». Ensuite, nous avons parlé un peu de Matatalab, car contrairement aux deux autres, il ne fonctionne pas sur iPad. On a fait une comparaison avec la façon dont on lit un livre : où trouve-t-on le premier mot ? Dans quelle direction lit-on ? C'est une des grandes forces de Matatalab : le code (avec les dalles) s'organise de gauche à droite et de haut en bas, comme les élèves apprennent à naviguer dans un texte. Cela rend la lecture du code aussi simple que la lecture d'un livre, ce qui facilite l'apprentissage pour les jeunes enfants et rend Matatalab très facile à utiliser.

Nous avons demandé aux élèves de travailler en binômes avec Dash, Codey Rocky ou Matatalab. Ce fut un moment inoubliable pour tous. Rires et cris de joie fusaient, et les « Venez voir ça ! » et « Regardez ce que je sais faire ! » étaient légion. Nous (les deux adultes présents) participions à l'apprentissage, sans pour autant le diriger. Les élèves jouaient, et lorsqu'ils rencontraient un « bug » (un terme de programmation amusant que nous avons appris), ils le résolvaient avec ingéniosité. La classe vibrait d'échanges, de collaboration et de créativité. Leur imagination s'est emparée du grand bac de blocs de bois et de Cube-a-Links, leur permettant de créer des obstacles, des pistes et des parcours pour leurs jeux avec Codey Rocky et Dash. Les récits de leurs aventures sur le tapis avec Matatalab étaient tout aussi captivants. Ce jour-là, à la sonnerie, des soupirs de lassitude se sont fait entendre, tant ils ne voulaient pas s'arrêter. J'ai dû les rassurer en leur disant qu'il nous restait 30 minutes après la récréation pour continuer à explorer (en réalité, selon eux, ce n'était toujours pas assez). Cette pièce de théâtre était essentielle, elle posait les bases qui leur permettraient, plus tard, d'utiliser ces outils pour démontrer nos connaissances de différentes manières et dans différentes matières.

Voici quelques leçons apprises dès cette première journée, si vous demandez à n'importe quel élève de CP de ma classe : 1. Dash est bien plus rapide que Codey Rocky à la course, même si Codey Rocky est beaucoup plus facile à piloter. 2. Les enfants adorent personnaliser le visage de Codey : ils créent des chats, des noms et des grimaces rigolotes. On ne leur a rien montré, ils ont trouvé la solution par eux-mêmes et nous sommes fiers de leurs créations. 3. Ils adorent les mouvements prédéfinis de l'application Makeblock, comme le moulin à vent, et la possibilité de dessiner un parcours avec leur doigt sur l'écran pour que le robot le suive. Après quelques séances supplémentaires avec ces robots, je les confierai aux classes supérieures pour les former ! Les jeunes enfants peuvent devenir de formidables leaders !

Découvrez ces publications sur Twitter !

Matatalab – https://twitter.com/MsPhillipsHRCE/status/1184818506736553984?s=20

Course de Codey Rocky – 
https://twitter.com/MsPhillipsHRCE/status/1208026918915919873?s=20

Dash et Codey – 
https://twitter.com/MsPhillipsHRCE/status/1208196496484683777?s=20

1re année 1er Jour Codey Rocky – https://twitter.com/MsPhillipsHRCE/status/1200562330486165504?s=20

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