Par : Daphne McMenemy

C'était en septembre 2016. La petite fille la plus timide, la plus gentille et la plus compatissante qui soit a franchi ma porte. Elle respectait toutes les règles, faisait tout ce qu'on lui demandait, l'élève rêvée de tous les enseignants. Pour elle, l'école était synonyme de confort : tant qu'elle savait exactement ce qu'elle avait à faire, elle était sereine. Elle vivait dans sa petite bulle parfaite et ne s'aventurait jamais hors des sentiers battus. Mais une fois, j'aurais voulu qu'elle ait le courage d'enfreindre les règles, ou du moins de les remettre en question. Je voulais qu'elle prenne la parole, qu'elle pense par elle-même. Je voulais qu'elle se passionne pour quelque chose. Chaque fois que je lui demandais : « Et toi, qu'est-ce que TU aimerais faire ? », sa réponse était toujours la même : un petit haussement d'épaules, suivi invariablement d'un « Je ne sais pas. » Et c'était bien là le problème : elle ne savait vraiment pas. Je lui offrais tellement de choix pour tout ce que nous faisions ; j'étais déterminée à lui prouver que l'école pouvait être tellement plus si seulement elle était prête à sortir de sa zone de confort. Elle choisissait systématiquement la voie de la sécurité et de la prévisibilité. Et puis un jour, quelque chose a changé. Je lui ai mis un petit robot bleu entre les mains et je lui ai dit : « Vas-y ! » Mais cette fois, elle n'a pas haussé les épaules, elle n'a pas dit « Je ne sais pas ». Elle a simplement dit : « D'accord. » Au cours des mois suivants, je l'ai vue se transformer en une petite fille incroyable, pleine d'opinions et d'idées. Elle a commencé à se poser des questions pour enrichir son apprentissage. Elle demandait les « pourquoi » et les « comment » essentiels. Elle n'attendait plus de réponse… elle a commencé à les trouver par elle-même. En fait, cette petite fille de 7 ans, calme et timide, qui ne faisait jamais de vagues, est devenue celle qui s'est tenue devant un auditorium de plus de 200 personnes pour donner sa propre conférence sur l'importance du codage et de la robotique, expliquant comment cela lui donnait le sentiment d'être intelligente et comment elle avait appris qu'il était normal de se tromper, car on pouvait toujours recommencer – ce sont ses mots. Tout cela grâce à ce petit robot bleu. Elle avait trouvé sa passion.

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